Il y a des livres dont la lecture vous marque pendant longtemps. C’est le cas du Livre des nuits écrit par Sylvie Germain en 1987 (pour information, un de ses textes était proposé au bac français de cette année). Quand on me l’a donné, je me suis dit : « jamais tu n’auras le temps de lire ce livre… tu as vu la pile là-bas qui t’attend déjà ?! ». Et finalement, avant de partir pour Lavergne, je l’ai mis au fond de mon sac des lectures de vacances.
Bien des romans d’aujourd’hui s’emploient à nous montrer les hommes et les femmes broyés par l’Histoire. Mais, ce récit, cette terrible réalité qui suit l’histoire de 1870 jusqu’à l’après-guerre du deuxième conflit mondial, approche des dimensions de conte fantastique.
Le pitch ? Victor-Flandrin Péniel dit Nuit-d’Or-Gueule-de-Loup est un personnage qui part des confins de la terre et de l’eau, portant au cou les larmes de son père dont le visage fut sabré en 1870 et toujours accompagné d’une mystérieuse ombre blonde. Il viendra s’établir dans un hameau perdu du territoire. Il se mariera quatre fois, engendrera une nombreuse descendance, toute faite de gémellité, connaîtra toutes les guerres, les silences et les joies de cette terre. Je recommande chaudement : délectable et tellement d’actualité.